Un père, une mère qui disparait, c'est une mémoire de perdue. Lieux-dits, personnages, familles sont oubliés.
"Maltournées, Terre aux pierres, Bois des jots, Pithoise, Chêne plat..."
"Le Ghis, le Totor..."
Ce qui relie encore au "passé vivant" n'est plus.
Ceux qui peuvent nous dire encore qui est qui, ont fait fuir dans leurs départs les fantômes des visiteurs du dimanche, les acheteurs d'avant les fêtes, les assoiffés de fin de journée !
En revenant d'avoir conduit ma petite mère à son Unité des Personnes Désorientées (UPAD), après l'avoir laissée avec les autres pensionnaires, après avoir répondu aux questions de la responsable sur le "dentier", l'ORL, le cardiologue, le dentiste "non, elle n'en a pas, elle n'a plus de dents), sur d'autres détails que j'ai oubliés, j'ai eu mal !
Et j'ai pleuré sur le regard apeuré de ma mère, devinant sans doute qu'elle n'était plus en visite mais qu'elle allait rester là !
Douleur de voir la déchéance,
douleur de voir la fragilité,
douleur de l'abandon.
J'espère de tout mon cœur que mes propres enfants n'auront pas à connaître ce moment là !
Ce jour où vous me prendriez par la main comme une petite fille, à me conduire à la porte de ma chambre et à m'y montrer qu'il y a mon nom !
Je l'ai fait, l'entendant me dire que c'est beau pour se persuader qu'elle y sera pour son bien, me brisant le cœur du regret de ne pas avoir su l'aimer assez fort !
Il faut du courage pour ne pas rebrousser chemin !
J'ai été étonnée que , durant le trajet , elle soit si calme, si sage et ne disant rien.
Savait - elle ce qui l'attendait ?
Car dans son inconscience, dans ce monde à elle, il y a des moments où surgissent des éclairs lucides, sans doute acides et qui mettent à vif la réalité de ce qu'elle est !
L'oubli du quotidien et de la réalité, c'est mieux et plus confortable, et cela s'appelle "Eilzheimer".
Et se levant de leur chaise, un sourire douloureux crispant leur si petit visage, attendant patiemment qu'on vienne les chercher, ils demandent :
" ça y est, tu m'emmènes ?"
lundi 30 juin 2008
samedi 28 juin 2008
jeudi 26 juin 2008
petite visite de la Corse en diaporama
dimanche 22 juin 2008
samedi 21 juin 2008
elle m'a donné la main
Hier, elle m'a donné la main. C'était le matin, devant cette grande maison qui va être son dernier lieu de vie. Elle préparait son entrée en ce lieu comme une petite fille à l'école maternelle. Dès l'entrée, elle trouvait tout très beau, ébahie devant un dessin réalisé par les résidents, enthousiaste devant les couleurs de peintures des portes et des murs.
Elle me tenait la main pour entrer dans sa future chambre qu'elle a tout de suite aimé. "Tu as vu le lit ? Il est grand ! Je vais pouvoir mettre la photo de papa devant la fenêtre, il sera content !"
Et puis comme des petites filles qui vont jouer à la marelle, avec cette nouvelle venue, ce furent des embrassades, mains qui s'étreignent et rires et promesses :
"Ça y est, je viens, oui ! C'est sûr !"
Déjà dans sa tête elle y est, heureuse de changer de décors, sans soucis, inconsciente que c'est la fin et c'est tant mieux.
Et j'ai réalisé que la seule chose que je pouvais lui offrir maintenant, c'était de l'amour.
Et que la seule façon de l'aider c'était de la prendre dans mes bras et de la serrer très fort !
Elle va dans ce qu'on appelle pudiquement : quartier des adultes désorientés.
Cette maladie qui ravage tant de cerveaux vieillissants : Eilzheimer.
Elle me tenait la main pour entrer dans sa future chambre qu'elle a tout de suite aimé. "Tu as vu le lit ? Il est grand ! Je vais pouvoir mettre la photo de papa devant la fenêtre, il sera content !"
Et puis comme des petites filles qui vont jouer à la marelle, avec cette nouvelle venue, ce furent des embrassades, mains qui s'étreignent et rires et promesses :
"Ça y est, je viens, oui ! C'est sûr !"
Déjà dans sa tête elle y est, heureuse de changer de décors, sans soucis, inconsciente que c'est la fin et c'est tant mieux.
Et j'ai réalisé que la seule chose que je pouvais lui offrir maintenant, c'était de l'amour.
Et que la seule façon de l'aider c'était de la prendre dans mes bras et de la serrer très fort !
Elle va dans ce qu'on appelle pudiquement : quartier des adultes désorientés.
Cette maladie qui ravage tant de cerveaux vieillissants : Eilzheimer.
dimanche 15 juin 2008
tôt le matin sous la pluie,
quand on se promène sous la pluie, il se passe de drôles de choses !
Les gouttes d'eau vibrent, la lumière se pose en éclaireuse ombrant mystérieusement leurs contours...
vendredi 13 juin 2008
mercredi 11 juin 2008
lundi 9 juin 2008
samedi 7 juin 2008
vendredi 6 juin 2008
DONNER ENVIE...
mercredi 4 juin 2008
lundi 2 juin 2008
ah, qu'elle est belle !
fête
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